vendredi 26 octobre 2007

Envolé mon courage qui m’avait pris dans le bus. « Ecoute-moi stupide humain »dit une créature (la voix ne venait pas de sa bouche). « Qui êtes-vous, que voulez-vous ? » « Peu importe qui je suis, je veux que tu m’aide. J’ai besoin de toi, de ta force.» « Je ne vois pas de quoi vous parlez, je ne suis qu’un étranger. » J’avais peur, je pourrais en avoir honte aujourd’hui mais nous ne sommes pas tous des héros dans l’âme. Moi je ne connaissais encore rien de ce monde. « Veux-tu nous aider ? ». Je ne savais pas quoi répondre, mais cette voix au fond de moi me fit comprendre que de toutes manières, si je disais « oui » je trahirais tous ceux qui m’avaient accueilli. « Non » dis-je d’une voix peu assurée. « Tu n’es pas utile dans ce cas. Tuez-le ! » Les créatures rugirent de haine. Je ne me sentais pas très bien. L’une d’elle se jeta sur moi. Prostré, je ne fis rien. J’aurais pu tenter de l’éviter, me coucher mais rien, aucune réaction. Puis, au dernier moment, alors que les crocs allaient m'arracher la tête, je sentis mes jambes défaillir. La créature heurta le mur et émis un bruit mat. Je fis une roulade sur le sol. Les autres allaient se jeter sur moi, l’une d’elle sauta vers ma gorge, elle n’eut pas le temps de l’atteindre. Elle s’effondra devant moi le ventre arraché par une détonation. Les autres regardèrent vers l’endroit d’où l’on venait de tirer. Puis elles se mirent à fuir, l’une d’elle me lança « On se retrouvera » et elle disparut. J’entendis la voix de Xerons qui accourait avec Elilia et Ophelia. « Mon ami, comment vas-tu ? » Je répondis que j’allais bien (Enfin pour quelqu’un qui avait manqué de se faire tuer). Je les remerciais d’être venu si rapidement. Xerons m’aida à me relever, Ophelia semblait inquiète. Je le voyais sur son visage. Elilia s’approcha de la carcasse, elle faisait la moue. Donnant un coup de botte dans la créature elle marmonna « C’est un de ces maudits Zafradasics, quelle horrible engeance. » Je regardais le sol, j’avais une envie de vomir monstre, mais je me retenais.

jeudi 25 octobre 2007

Je décidais d’aller à l’auberge, là où ils servaient de délicieux steaks. Je marchais à travers les larges couloirs d’accès. Bizarrement, il n’y avait personne à cette heure-ci. Je trouvais cela curieux, presque étrange. De plus, je sentais une présence malsaine, différente de celle qui je sentais à mon habitude. En effet, depuis mon arrivée je sentais quelqu’un m’observer mais je ne ressentais que cette présence malsaine. J’arrivais dans un large couloir froid, une fraîcheur accrue m’envahit. Mes poils se hérissèrent sur ma peau. C’est dans ce couloir sombre que je les aperçus. Mon cœur se mit à battre la chamade devant leurs formes hideuses. Ces créatures ressemblaient à des singes, mais elles étaient couverte de croûtes noires, leur griffes étaient monstrueuse. Leur têtes de chien n’augurait rien de bon. Je ne connaissais pas encore grand chose sur Elleana. Mais je compris qu’il s’agissait de monstres. Ils me regardèrent avec leurs yeux noirs sans pupille ni paupière. L’une d’elle émit un cri aigu que je ne saurais décrire mais terriblement désagréable. Je devais fuir, car elles me voulaient du mal. Une voix dans ma tête me dit de courir… Je l’écoutais. Je fis demi-tour et me mis à courir. Je les sentis se jeter à ma poursuite, je ne connaissais pas leur nombre et sur le moment, je m’en fichais. J’avais peur, j’étais terrifié. Je courrais à en perdre haleine, mais elles me rattrapaient, je le sentait. Je trébuchais sur le sol, je plaçais mes bras devant mon visage pour le protéger. Je me relevais le plus vite que je pu mais elles m’avaient encerclé. Je me retrouvais devant cinq de ces créatures aussi hautes qu’un berger allemand. Elles se déplaçaient à quatre pattes. Sur leur dos j’aperçut ce qu’on pouvait appeler des ailes. Elle m’acculèrent contre un mur. Elles stoppèrent et me fixèrent de longues secondes. Je tremblais comme une feuille, la peur me tenaillait le ventre. J’ai, depuis, appris à la gérer mais je n’étais pas encore près et je n’avais pas la force que j’ai aujourd’hui. Je ne sais comment vous auriez réagi. Peut-être auriez-vous sorti le couteau que vous aviez dans votre poche ? je ne sais pas. Moi j’étais tétanisé.

lundi 22 octobre 2007

Avant qu’elle eu totalement disparu, je lui demandais si elle pouvait me donner des cours de combat. Sans se retourner, elle dit « Cette après-midi, après le repas. Soyez ponctuel. » Je souriais et je retournais dans la bibliothèque. Je retrouvais Elilia, qui foudroyait du regard Xerons. Il était allé parler à la jeune bibliothécaire. Je regardais la scène avec un léger sourire. Soudain, la jeune femme donna une violente gifle à Xerons qui, surpris, bouscula une statue qui tomba sur le sol et fut pulvérisée. La jeune bibliothécaire s’enfuit, rouge de colère. J’entendis le doux rire d’Elilia, et un autre rire, je me rendis compte qu’il s’agissait du mien. Xerons tentait de ramasser les morceaux de la statue mais il ne fit qu’aggraver les choses. Il nous regarda et nous fit signe de nous taire. Mais il fit énormément de bruit. Une dame âgée qui portait de lourdes lunettes et avec l’air hautain vint le voir. Elle lui ordonna de quitter la bibliothèque, il s’éloigna sans la moindre hésitation. Nous nous retrouvions dans le grand couloir. Le rire d’Elilia se transforma en un grand fou rire et la réaction d’agacement de notre ami augmentait notre éclat de joie. « ça t’apprendra à traiter les femmes de cette façon. Apprends à les comprendre ! » dit Elilia. « C’est sûr que ce n’est pas avec toi que j’apprendrais beaucoup de choses... » La remarque de Xerons était déplacé. Elilia s’arrêta de rire et reprit son calme, un calme froid. Elle me fit peur à ce moment-là. Elle regarda Xerons dans les yeux et dit « Qu’est-ce que tu veux dire par là ? » Xerons qui n’avait pas repris son calme annonça « Je dis que tu as tout l’air d’un homme. Je n’ai pas besoin de conseils, surtout venant de toi. » Le bras d’Elilia partit si vite que je ne le vis même pas. Sa main frappa le visage de Xerons avec un bruit de claquement. Notre jeune amie s’éloigna furieuse, les poings serrés. Xerons se massait encore la joue, il me regardait l’air ahurit. « Bon sang ! fit-il, je ne la savais pas aussi susceptible. Tu crois que j’ai été trop loin ? » Je lui fit comprendre que oui. « ça me navre de l’admettre, mais je vais devoir aller m’excuser, je peux te laisser seul ? » « Bien sûr je retrouverais le chemin ! » Il s’éloigna en s’excusant de me laisser.

dimanche 21 octobre 2007

Mon ancêtre, qui de temps en temps m’apparaît dans mes songes, m’a dit que je pouvais te dire la vérité, je ne sais pourquoi. Les armées noires avaient atteint avec Argoron le lieu le plus fragile d’Elleana, son propre cœur : le Diarathème. Mais mon ancêtre mourant fit la chose la plus courageuse qu’il soit. Il frappa la pierre sacrée qui provoqua l’apocalypse. c’était le seul moyen de libérer les peuples de la tyrannie qui aurait pu prendre la place de la démocratie. Ce fut le néant et les peuples oublièrent ce qu’il avaient appris, ils durent reprendre leur évolution depuis le début. Une prophétie fut lancée, une prophétie qui me concerne. Enfin, c’est ce que les gens disent. Je ne suis qu’un homme qui a fait son devoir. Quel rapport avec la cité ? Vous demandez-vous sûrement. La Cheasavara est une cité construite avant l’apocalypse. Selon les rumeurs, elle fut engloutie dans la terre sous l’océan pour être protégée. Cette cité, si elle est réveillée fera se rejoindre les trois continents en un seul. Je croyais qu’il s’agissait d’une légende moi aussi, mais certains indices m’ont démontré le contraire. Je ne sais encore pas comment la trouver, mais selon la tablette narrant la légende, il y aurait des indices sur un des continents, des indices menant à une carte particulière qui nous conduirait droit vers cette île. Voilà en quelques termes la légende de la Cheasavara. Je ne peux t’en dire plus sur les indices car je n’ai aucune idée de leur forme. Sur ce, je te souhaite une bonne fin de journée.» Arteflor s’éloigna avec Alisëa, me laissant seul avec Ophélia. La jeune guerrière me regarda avec étonnement, je lui demandais pourquoi. Elle me dit que c’était la première fois qu’elle voyait Arteflor parler de choses importantes à un simple inconnu. « Merci pour le simple inconnu, marmonnais-je. » Elle sourit. Pour la première fois, elle sourit devant moi. « Je ne pensais pas à mal, dit-elle » j’avais cru apercevoir sur sa joue une légère rougeur. Mais à ce moment-là, je n’avais pas compris. Elle s’excusa et s’éloigna, elle avait des choses à faire.

jeudi 18 octobre 2007

« Nëasy » était un seul continent, unique continent mais immensément grand et majestueux. Cette civilisation était extrêmement développée sur tous les points : culturellement , industriellement, etc.. La paix régnait depuis des milliers d’années. Les races avaient lié comme aujourd’hui des liens forts. Mais toute cette beauté ne pouvait pas durer, mon ancêtre Josaës Artegronas était trop bon. D’après les récits que j’ai lu, il était un grand Dasretas Elleanas , vous pouvez traduire par « L’empereur du monde d’Elleana ». Il était le gardien du Diarathéme sacré, qui était la chose la plus importante de ce monde, il canalisait la magie et la force d'Ellena. Cette pierre contenait l'essence de la vie de la planète. Elle se situait sur une île volante : Flaseras. Bien sûr son règne millénaire était sujette à convoitises. Son propre frère, aidé du Dieu-traitre Argoron le trahit. Ce fut la guerre, les races s’entre-déchirèrent à cause de sombre complot. Mon Ancêtre, qui n’était pas dupe, comprit d’où venait la menace. Il réussit à faire revenir les races au calme. Mais la fourberie de son ennemi ne s’arrêta pas là. Grâce au connaissances sur la génétique et sur les espèces, il créa plusieurs races appelées « races maudites » et les fit déferler sur le monde. Ce fut une guerre cauchemardesque qui dura deux cents années. Les armées de Lumière qui ralliaient ce que le continent comptait d’Elfes, de Nains, d’hommes, de Dragons et les autres races majeures gardait la tête haute. Les villes étaient détruites, mais la population résistait. Hélas Argoron n’en avait pas fini avec le peuple d’Elleana. Après une ruse grossière et traître, il attaqua la grande cité de lumière Flaseras. La cité résista durant un mois mais finit par tomber. Ce que je vais te dire maintenant n’est pas écrit dans les livres, c’est un passage masqué de l’histoire.

lundi 15 octobre 2007

Je ne comprenais pas grand chose à ce qu’ils disaient, mais cela semblait être d’une grande importance. La discussion reprit et n’en finissait pas, chacun restait sur ces positions. Enfin Arteflor agacé fit revenir le calme. « Messieurs ! du calme, nous ne sommes pas ici pour nous chamailler mais pour trouver une solution. Je vous propose donc de réfléchir pendant une Dieptre et nous nous retrouverons. Tous s’en allèrent sauf Alissëa, Arteflor et Ophélia. Arteflor leva les yeux vers moi et me fit signe de les rejoindre. J’en fus surpris et je m’exécutais. Il me demanda si j’allais bien et si tout ce passait bien pour moi. Je lui répondis par l’affirmative. « Si tu as des questions à me poser sur la discussion qui vient d’avoir lieu, tu peux les poser. » annonça-t-il. « Je sais que je ne suis pas de ce monde, dis-je sincèrement, je ne comprends guère beaucoup de choses, ni même rien du tout. Vous êtes tous gentils avec moi. Cela me change de mon monde. J’ai tellement de questions qui me brûlent les lèvres. Mais je sais que vous avez du travail et de hautes responsabilités. Je n’aurais donc qu’une question : Qu’est ce que la Cheasavara ? » Arteflor sourit et dit « Vous avez posé une question simple mais impliquant beaucoup de choses. La Cheasavara est une légende, très longue légende qui remonte au tréfonds de notre histoire. Elle est comme toutes les grandes légendes, extrêmement longue. Je ne vous donnerais donc pas tous les détails. Vous m’excuserez donc si je coupe certains passages, je ne passerais qu’à travers les grandes lignes. Il y a bien longtemps, environ sept milles années, vivait une civilisation fleurissante et étonnement brillante.

dimanche 14 octobre 2007

Ces livres et ces cartes datent bien de la même époque, nos analyses sont formelles mais rien ne prouve ce que les dieux avancent. Je pense que la recherche de la Cheasavara n’est qu’une perte de temps. » « Je ne suis pas d’accord avec vous ! » Fit une voix venant d’un petit homme, il avait un fort accent russe. Je reconnus un des membres du Falcon. Voyant qu’il avait attiré tous les regards, il reprit après une longue inspiration. « Nous avons découvert des ouvrages anciens. Ces mêmes ouvrages nous ont permis de vous contacter. Il y avait des cartes précises. Selon une légende, avant la grande apocalypse, les trois continents étaient liés. Vous admettrez que ces légendes se ressemblent ! Le fait que nous parlions la même langue et tant d’autres choses ont remis en cause ce que je croyais jusque-là. Je suis un homme de science pour qui la Foi à été remise en cause. Un homme âgé, qui se nommait Christiope, marmonna puis lança : « Je ne vois pas où est le problème. Qu’est ce que cela nous apporterait si l’un ou l’autre avait raison ? De savoir cela ne résoudrait pas nos problèmes immédiats d’approvisionnement.» Ce fut Arteflor qui prit alors la parole. De sa voix humble, il dit : « La n’est pas ce que tu crois mon ami. Regarde cette carte que nous avons modélisé à l’échelle. Les continents sont très espacés et les orages magnétiques millénaires nous obligent à faire un long détour. Il faut plusieurs semaines pour rejoindre un continent, et tu sais que l’armée de ces maudit monstres existe encore. Nous n’affrontons aujourd’hui que des divisions. Nous ne pouvons hélas être partout, vu leur nombre, ils pourraient raser un continent avant que nous puissions réagir. Si la légende est vraie, et j’espère qu’elle l’est, il y a un moyen de lier les continents. De plus, elle parle d’une défense qui ressemble à celle qui jadis nous a sauvé la vie. » Arteflor se tut.

samedi 13 octobre 2007

Je vis Arteflor, toujours avec sa prestance habituelle. Le bras d’Allissëa était posé sur le sien, elle était toujours aussi charmante et belle. Ils formaient un couple majestueux si ce n’est, osons le dire, royal. Derrière eux, j’aperçut un grand colosse de muscles et de poils. C’était un Harethans, un grand guerrier. C’était lui qui m’avait pris dans ses bras lors de mon arrivée. Il se nommait Hartchan, je l’avais croisé à de nombreuses reprises lorsque j’étais avec Xerons. Il était toujours d’humeur joyeuse, c’était un guerrier accompli dépassant tout le monde d’au moins trois têtes. Il ressemblait fort aux humains, mais sa musculature était prodigieuse. A son coté, se trouvait de nombreux hommes que je ne connaissais pas alors. Tous observèrent et entourèrent la table ronde. Un des hommes en blouse blanche s’appuya sur le bord de la table et dit : « Je vous le dis et je vous le répète Seigneur Arteflor, il n’y a aucun lien entre ces éléments ! Votre théorie n’a rien pour s’appuyer. » Je sentais dans sa voix de l’exaspération. Je m’étais accoudé sur la balustrade comme d’autres personnes et je regardais. J’aperçut Ophélia, elle leva les yeux vers moi, croisa mon regard puis regarda autre part, semblant indifférente à ma présence. Je constatais que son dos devenait de plus en plus étrange. De plus, elle semblait beaucoup plus fatiguée qu’à l’habitude. Chaque fois que je la revoyais, je sentais mon cœur battre un peu plus vite. La puissance qui émanait d’elle faisait vibrer mon âme jusqu’au tréfonds de ma pensée. Aujourd’hui, je saurais décrire et comprendre cette sensation, mais je ne connaissais rien à cette époque. La voix d’un autre homme se fit entendre troublant mes pensés. « Ce que veut dire mon estimé collègue Seigneur, c’est qu’après des mois de recherche nous n’avons rien trouvé. Malgré le nombre d’artefacts que nous avons trouvé, malgré les fouilles et les recherches de nos archéologues… Nous n’avons rien trouvé. Même nos amis du monde évolué n’ont rien pu définir, malgré l’aide de leur fameuse machine nommée « ordinateur ».

jeudi 11 octobre 2007

Je m’étais levé pour aller ranger un livre dans la salle des cartes. Il y avait, comme à l’habitude, beaucoup de monde en ce beau matin. Je cherchais le rayonnage où j’avais prit le livre. La salle des cartes était une salle gigantesque et, comme son nom l’indique, des tables en bois supportaient des cartes de nombreuses régions du monde d’Elleana. Au centre sur une table ronde, il y était représenté la carte globale. Cette mappemonde représentait les trois continents connus d’Elleana. Le plus petit continent était deux fois plus grand que l’Asie et L’Europe Réunie. Ceci me semblait étonnant et un matin, j’en avais parlé à Urlstof. Lui aussi m’avait dit que ça l’intriguait. Selon les calculs fournis par Lyra, Elleana était une planète avec un diamètre deux fois supérieur à la terre. Comment et pourquoi la gravité était légèrement inférieure à mon monde alors que la terre était plus petite ? je ne le savais. Enfin, le propos n’est pas à cela, j’étais en train de ranger l’ouvrage dans son emplacement lorsque j’entendit des éclats de voix. Curieux, j’approchais du balcon donnant trois mètres plus bas sur la partie centrale de la salle des cartes.

mercredi 10 octobre 2007

« Lorsque l’amour s’empare d’une personne celle-ci peut devenir immortelle. »

ELLEANA, jour dix-neuf. jour à Elleana : 38 Auoêrt du second cycle en 17808

Cette journée fut la première à bouleverser la petite routine qui s’était installée. J’étais alors dans la bibliothèque comme chaque matin depuis une Dieptre et demi. Je m’étais habitué à cette nouvelle vie, passant mon temps à lire les livres. Elle est étrange cette faculté qu’a notre corps et notre esprit à s’habituer à un monde qui presque deux semaines auparavant lui était inconnu. Je constatais que j’apprenais la langue d’Elleana et que je la comprenais réellement sans le subterfuge que j’avais descellé au départ. C’était passionnant de vivre de telles aventures, de ressentir un tel bienfait. Je lisais les anecdotes de la famille royale dont était issu Arteflor. Certaines choses étaient effrayantes, comme la perte de sa famille. D’autres, plus jolies comme les bêtises du héros lors de sa jeunesse. Xerons était là lui aussi, il s’était forcé à lire, mais je pense que c’était surtout à cause de la nouvelle bibliothécaire. Une jeune femme très gentille et très mignonne. Elilia quand à elle s’occupait en lisant. Elle jetait quelques coup d’œil mauvais à Xerons qui avait plus souvent le nez levé vers la bibliothécaire que vers son ouvrage… (Ouvrage qu'il tenait à l’envers.)

mardi 9 octobre 2007

J’apprit également beaucoup d’Arteflor et d’Allissëa durant ces six jours. Je n’avais revu Ateflor qu’une seule fois, c’est lui qui m’avait indiqué la bibliothèque, je sentais avec lui un rapport presque paternel. Il agissait comme cela avec tout le monde, je pense que c’est pour cette raison qu’il était tant respecté. Les gens étaient admiratifs de l’amour qu’Allissëa et lui se portaient. Ils avaient traversé les flammes de l’enfer pour se retrouver. Leur histoire d’amour était irrémédiablement liée à l’histoire d’Elleana. Je ne peux hélas raconter tout ce que je sais aujourd’hui sur leur histoire, mais je sais qu’un livre était en cours d’écriture. Ce livre relate l’histoire du Champion d’Elleana, Arteflor. Quand à Ophélia me direz-vous ? Je ne la voyais que le matin dans la bibliothèque, mais elle ne venait pas aux entraînements. Arteflor devait lui avoir donné d’autres tâches. Elle devenait froide et distante. Je trouvais que quelque chose changeait en elle. Elle n’ôtait plus sa cape, on avait l’impression que son dos était voûté, difforme. Elle prenait de la distance avec nous. Au début, je pensais que cela venait de moi mais je me trompais. Xerons m’avait affirmé le contraire. Le second jour suivant la visite, il me l’avait annoncé devant une chope de bière (Chope qu’il m’avait apporté le soir à mon appartement et qui provenait des cuisines). On parlait de tout et de rien, des femmes évidemment… Je ne sais comment on aborda le sujet mais on parla d’Ophélia et du fait qu’elle soit distante. Xerons m’avait dit de ne pas m’en inquiéter, qu’elle se conduisait avec tout le monde ainsi et que cela ne venait pas de moi. C’était son caractère. Elle aimait être seule et distante. Sous le coup de la confidence, Xerons me dit qu’elle avait sans doute peur de perdre un être dont elle pouvait tomber amoureuse.

lundi 8 octobre 2007

Les autres se raillaient de moi chaque fois que je m’affalais. Pourtant, je me donnais du mal pour progresser. Durant la dieptre et demi suivante, ce fut le cas. Mes journées s’écoulaient vite, trop vite à mon goût. Le matin je travaillais à la bibliothèque et l’après-midi je m’entraînais. Le soir, épuisé par l’entraînement et les parties de cartes qui n’en finissaient pas, je me couchais. Il m’arrivait de rester quelques minutes le nez au plafond à faire le tri des événements de la journée…
Mes rapports avec le trio s’amélioraient comme je l’avais escompté le premier jour. Xerons était devenu un personnage que j’appréciais beaucoup. Il avait certes de nombreux défauts et avait tendance à courir les jupons mais c’était un bon compagnon. Avec Elilia, ils se chamaillaient comme frère et sœur. Je trouvais leur amitié sincère et solide. Elilia devenait plus douce est plus gentille. On parlait beaucoup entre nous le soir devant des chopes de bière. Elilia avait perdu sa mère très jeune, et son père était mort l’année passé. Xerons, lui, avait perdu son père, cet homme était un héros d’après lui. Le fait d’avoir perdu des parents proches nous rassemblaient et consolidaient ce que nous sentions devenir une amitié forte et durable. Les deux étaient sous la tutelle d’Arteflor et de tous ces compagnons, comme une grande famille. Malgré cela, je me sentais mis à l’écart. Même si ce n’était pas le cas, je me sentais seul. Je n’étais pas de ce monde, je n’étais rien pour ce monde.

samedi 6 octobre 2007

La salle d’arme était resplendissante, il émanait d’elle une puissance que je ne saurais décrire. Au centre, je voyais des jeunes hommes s’entraîner à l’escrime, au combat à main nue. Je me sentais mal à l’aise dans cette salle. Je savais que je ne faisais pas le poids. Je n’avais aucune confiance en moi et j’étais terrifié avant chaque combat. Xerons et Elilia me dirent d’aller me changer et de revêtir une tenue d’entraînement. Je portais des vêtements offerts par Arteflor. Ils avaient été faits sur mesure pour moi. J’étais vêtu d’un pantalon en toile et d’une chemise blanche très confortables. Comme tout ce qui se trouvait à Elleana, ces vêtements avaient été réalisés avec grand soin. La tenue de combat était un pantalon conçu pour ne pas freiner les mouvements et un tee-shirt léger. Je m’avançais sur l’espace en bois légèrement surélevé par rapport au sol. Mon adversaire me donna une épée en bois, il en prit également une. L’épée d’entraînement était très lourde. C’est ainsi que je compensais l’entraînement. Sachant que je n’avais jamais pratiqué l’art du combat, je dû commencer par les bases. Je ne progressais pas vite. Xerons et Elilia étaient des professeurs bons et compréhensifs. Ils étaient aussi d’une extrême patience devant mes maigres progrès. Deux jours s’écoulèrent durant lesquels j’apprit l’art du combat. Je savais qu’il fallait des mois avant de devenir un combattant potable. Il fallait des années d’expérience pour devenir un grand soldat. Pourquoi s’échiner à pratiquer l’art du sabre et de L’épée dans un monde où l’on connaissait la poudre à canon et où l’on avait des armes performantes ? C’était la question que j’avais posé à Xerons avant de me retrouver sur le sol. Il m’avait traité d’imbécile et m’avait expliquer que la plupart des Eadkrouils étaient très difficiles à tuer. Ils pouvaient survivre sans cerveau et sans cœur durant plusieurs jours. Xerons, qui en réalité était le plus jeune maître d’arme, avait comprit que mon caractère trop doux me bloquait pour le combat. Quel ironie ! c’était ma gentillesse qui m’empêchait de frapper sur les autres.

jeudi 4 octobre 2007

Je m’étirais, le dos et les yeux, fatigués par ma lecture intensive. J’y étais depuis des heures, mais c’était si passionnant. Je me levais pour détendre mes jambes, j’étais dans la grande salle de la bibliothèque. De larges vitres donnaient sur la ville intérieure et sur ces plantes si belle. J’étais perdu dans mes pensées lorsque je sentis une main sur mon épaule. Surpris, je sursautais, le rire de Xerons me fit sourire. Il me salua d’une large et forte poignée de main. Il était venu me voir parce qu’il s’inquiétait du fait que je passais beaucoup de temps à la bibliothèque. Je ne pouvais plus prétexter ma blessure au bras car elle venait de cicatriser. Je ressentais encore un peu de douleur mais j’étais fasciné par la vitesse de guérison. Xerons m’incita donc à le suivre dans la salle d’entraînement. Il voulait que j’apprenne le combat « au cas où tu tomberais sur ces maudits pouilleux »disait-il. Elilia nous rejoignit à la sortie de la bibliothèque, elle était ravie de me voir sortir de mes livres. Je les suivis dans les larges couloirs de la cité. J’avais compris qu’ils m’appréciaient plus que ce que je croyais. A vrai dire, ils étaient devenus de très bons amis.

mercredi 3 octobre 2007

Vous ne pouvez pas imaginer à quel point ce monde est troublant. Certains pourraient dire que ce monde évoluera vers un marché de consommation comme le nôtre. Je ne le pense pas. Ce monde n’est pas comme le nôtre. Pour vous situer, le monde d’Elleana en terme d’évolution des connaissances correspondrait à la seconde révolution industrielle de notre monde. Mais sur certains points, ce monde est largement supérieur au nôtre. Ici, il n’y a plus de mendiants, l’entraide est vitale pour les gens. J’ai vu, quelques jours après mon arrivée, l’immense hôpital de bord. Hôpital qui ferait jalouser nos propres hôpitaux, même les plus modernes. La propreté est de vigueur. Malgré le fait qu’ils soient « inférieurs » à nous en terme de technologie, les maladies sont mieux vaincues, et l’on est soigné que l’on soit pauvre ou riche avec le même service. Les quatre médecins du Falcon m’ont affirmé avoir détecté toutes les maladies que l’on aurait trouvé dans notre monde à cette époque. Mais il y avait déjà un remède pour pratiquement toutes. Ils ont même découvert des cancers dont le corps des Elleanais se débarrassaient seuls. Dans notre monde, les gens sont en admiration devant des stars de la télévision ou du show-business. Ici, on admire les héros, les gens simples qui sauvent même une seule vie. Les médecins sont respectés… L’ordre règne. Bien sûr la corruption existe, le mal n’est pas exempt des sociétés. Mais il est combattu avec force. J’aimais Elleana pour cela, pour sa simplicité et sa beauté. Même si je n’avais pas encore vu l’extérieur, je savais grâce aux livres et ce que j’avais ouïe dire : pour moi ce monde était le plus proche de ce que les gens appelaient « L’éden ». J’avais donc passé les trois premiers jours à la bibliothèque, le quatrième jour Xerons me fit une proposition étonnante.

mardi 2 octobre 2007

Une race ancienne nommée les « Garhistores » était les gardiens de la mémoire d’Elleana. On les appelait aussi « Serhfera ». Ils notaient chaque détail de l’histoire pour les générations futures. Bien sûr, un Paysan n’avait parfois que quelques pages évoquant leur vie mais cela était déjà pas mal. Les plus grands héros, eux, avaient des rayonnages entiers qui leur étaient dédiés. Il fallait beaucoup de place pour stocker des tonnes de livres. Ces livres étaient édités en trois exemplaire, un que les Garhistores gardait dans les profondeurs de la terre, un autre offert au peuple et un autre qui était envoyé Dieu sait où par des portes magiques dont seul ces êtres avaient la connaissance. La bibliothèque où je me trouvais possédait quelques exemplaires concernant la magie et l’architecture. Le reste était plus conventionnel. Des ouvrages en papier, mais d’une finesse impressionnante. Tout était fait ici avec soin, tous avait l’art du travail bien fait. L’argent n’avait pas d’importance par rapport à un objet. Chaque table, chaque chaise que je voyais était réalisée avec le plus grand soin. Peu importait le temps nécessaire pour la fabrication. La beauté et la solidité de l’objet primait sur la quantité. Comment pouvais-je leur expliquer notre société de consommation ? Comment pouvais-je leur dire que dans mon monde l’argent primait par dessus tout, qu’il faisait le pouvoir des hommes.