mardi 29 janvier 2008

J’aurais aimé dire que je m’étais levé et que j’avais tué ces créatures mais je ne pouvais pas. Je n’étais encore qu’un adolescent devenu adulte. Je marchais donc à quatre pattes dans l’ombre, en me rapprochant du bureau au fond de la salle. J’entendais des éclats de voix qui m’étaient inconnues. J’étais juste derrière une baie vitrée. Je regardais discrètement vers l’intérieur. je distinguais six formes. Elles portaient des capes noires. Et il émanait d’elle une horrible puanteur. Elle farfouillait dans les papiers à la recherche de Dieu sait quoi. Mais j’imaginais sans peine qu’il s’agissait de la pierre. Il était étrange qu’il ne l’ait pas trouvé, Arteflor l’avait laissée sur son bureau. A moins qu’elle ne soit tombée ? Ou qu’il l’ait mise autre part ? Je regardais vers le sol, les créatures me tournaient le dos. Soudain je la vit, je la sentis même. Elle chantait. La pierre émettait une petite musique douce. Je compris que seul moi pouvais l’entendre. Je voulais m’emparer d’elle. Le bureau d’Arteflor était légèrement en hauteur. Comme une pergola dans une immense pièce. Je fis le tour du bureau qui était en fait circulaire. Me baissant, j’approchais ma main de la pierre, j’avais passé mon bras à travers un des barreaux de la cloison en métal ouvragé. J’étais hélas trop loin pour attraper l’objet. Je regardais vers les intrus pour voir s’ils ne m’avaient pas repéré. Mais il n’y avait que cinq formes. Il en manquait une, je sentis un frisson me parcourir l’échine. Je cherchais du regard l’autre forme, mais elle n’était plus là. Je me retournais et fus pris de panique. Une créature aux yeux rouges et à la chair décomposée me regardait. Je voulus m’emparer de mon arme, mais elle m’attrapa par le col. Sans autre forme d’action, elle me projeta dans l’un des nombreux vitraux entourant le bureau. Je sens encore la violence de l’impact sur mon dos.

lundi 14 janvier 2008

ELLEANA, jour vingt et un. Jour à Elleana : 40 Auoêrt du second cycle en 17808


Je me réveillais en sursaut. J’étais en âge, la nuit était encore profonde. Je me frottais les yeux. Je sentais que quelque chose m’appelait. L’objet m’appelait. Je voulais résister, mais la curiosité était plus forte. En m’entourant le bras, il avait créé une sorte de connexion entre lui et moi. Il ne me voulait pas de mal, s’il avait réagi ainsi c’est parce que j’avais peur. Je voulais me rendormir, mais le doute c’était insinué en moi. Je remuais dans mon lit tant et tant que j’étais maintenant complètement réveillé. Il devait être cinq heures du matin. Je me levais et m’habillais. Je pris pour la seconde fois ma ceinture supportant mes armes. Mettre un tel accessoire me paraissait encore étrange, mais j’appris vite à ne plus m’en passer. Ces armes étaient la marque de la personne qui les portait. Je sortis de ma chambre. La nuit était fraîche, je passais par le centre du vaisseau pour atteindre la Salle des études. Je savais que je ne devais pas faire cela, mais une force inconnue m’inspirait que c’était une nécessité. Je finis par arriver au bord de la salle. Elle n’était pas gardée, je trouvais cela étrange, surtout sachant les trésors qui se trouvaient derrière. Je regardais sur le sol et je fus pris de stupeur, j’aperçus du sang. J’aurais put tourner les talons et fuir comme un pleutre. Mais je ne pouvais pas, ceux qui avait laissé ce sang en voulaient très certainement à l’objet que j’avais découvert. J’entendis du bruit dans la salle. Je poussais délicatement la porte en bois et je pénétrais par l’ouverture. Je m’étais baissé pour éviter que l’on me voie. Je m’avançais derrière une table en bois. De l’autre coté de la table, au fond de la salle je vis de grandes silhouettes élancées. Elles étaient dans le bureau d’Arteflor. Je me retournais pour mieux avancer et je tombais devant un garde. Je fus glacé de terreur. Il avait les yeux ouvert, une entaille de la taille de mon doigt serpentait sur sa gorge. Une flaque de sang entourait son corps inerte. Je n’avais jamais vu de cadavre avant cela, et rien de ce que j’avais vécu n’aurait pu me préparer à cette vision. Je sentais mon repas remonter. Cette vision imprima mon esprit. Dans les livres, les héros tuent des hommes, et voient des cadavres tous les jours et ça ne semble rien leur faire. Mais lorsqu’on voit cela la première fois, ça a quelque chose d’écœurant. On se rend compte alors de la fragilité de la vie. Je me forçais à continuer, mon cœur battait plus fort.

jeudi 10 janvier 2008

La terre, Jour depuis le réveil : 250. Automne pluvieux de 2007.

Ma vie s’écoule avec la même monotonie. Plus le temps n’avance plus je doute, je ne peux m’en empêcher. Tu m’as toujours forcé à me battre. Tu m’as montré les meilleures choses que j’avais en moi. Mais le temps s’écoule devant moi, comme fait le sable dans les mains. Plus j’écris et moins je crois avoir vécu tout cela. Suis-je en train de t’oublier ? Toi pour qui mon cœur n’a jamais dansé si fort ? Cette question qui me taraude depuis mon réveil me hante… Es-tu réelle ? Existes-tu ? Ton contact me manque. Tes sourires, tes pensées, que tu partageais avec moi. Cela se trouve, c’est le fruit de mon imagination, mais ça fait si mal. Je ne peux m’empêcher de douter, car je n’ai rien qui me rattache à toi. Je ne peux m’appuyer sur aucun objet à par mon souvenir pour te rendre réelle. Est-ce que si je t’oublie, tu mourrais ? J’ai froid dans mon âme et dans ma conscience. Chaque fois que je ferme les yeux je te vois, je peux sentir tes caresses, entendre le son de ta voix. Mais le temps est cruel, il dérobe chacun de mes souvenirs.

Si seulement tu étais à mes côtés, avec toi, ma vie serait faite de découvertes. Chaque moment passé à tes cotés est unique. Je ne peux m’empêcher d’être triste en voyant les couples passer devant moi. Il sont si heureux, comme nous l’étions. Mais hélas dans mon monde ce n’est pas comme à Elleana, les gens sont tristes et mornes. Si seulement il pouvait voir la lumière d’Elleana...

dimanche 6 janvier 2008

Au début, il ne se passa rien, pas la moindre chaleur. Puis soudain, je sentis une chaleur suffocante, la pierre devint lumineuse, elle se mit à fondre doucement et elle entra dans ma chair. Je regardais le spectacle avec effarement. Arteflor tenta de retirer l’objet mais celui-ci créa une sorte de bulle lumineuse. Le fluide qui s’écoulait de la pierre entoura mon bras. Cela dura plusieurs minutes, je sentais quelque chose qui voulait entrer dans mon esprit mais je refusais de l’écouter, je le refluais à l’extérieur. Puis le fluide revint dans la pierre et celle-ci redevint normale. Epuisé, je lâchais l’objet. Il tomba sur le sol d’un bruit sourd. Arteflor le couvrit avec une coupole de verre. Il poussa un juron et vint vers moi. « Qu’est ce que c’était ? » demanda Ophelia. Mais le grand homme concentré sur moi ne dit rien. J’étais encore debout, mes muscles n’avaient pas lâché. Je respirais rapidement. Je sentis la main d’Arteflor sur mon épaule. « Ça va ? » demanda-t-il. Je dû m’asseoir pour reprendre mon calme. Je tentais de reprendre mes esprits, Arteflor semblait peiné, l’objet avait eu une réaction étrange. Il s’excusa, et voyant que la nuit était tombée depuis longtemps, il décida de nous envoyer nous coucher. Je pensais avoir passé quelques minutes avec cet objet, mais il s’était écoulé quatre heures !

J’étais épuisé et fiévreux lorsque je me couchais dans mon lit. Lorsque je fermais les yeux, une voix vint me parler. Je ne voulais pas l’écouter. Je me débattais dans mon lit. Las, je trouvais enfin le sommeil.

vendredi 4 janvier 2008

A la fin du repas, un garde vint nous voir, il nous demanda à moi, Xerons, Elilia et Ophelia de rejoindre Arteflor dans la grande salle des études.

La salle des études était immensément grande. C’était une salle scientifique, des centaines d’objets en tout genre trônaient sur des tables en bois. Des microscopes, et divers objets donnaient vie à la salle. J’étais une nouvelle fois émerveillé, il y avait peu de lumière car tous les hommes de science étaient partis se reposer. Nous vîmes une petite salle éclairée par une fine lumière. Nous trouvâmes Arteflor assis dans une chaise luxueuse, il était entouré de livres et de papiers divers. A côté de lui Allissëa regardait la pierre que nous avions trouvée. Elle prenait des notes sur sa forme, sa taille… En nous apercevant, elle sourit et se leva, Arteflor ne semblait pas avoir perçut notre présence. Il continuait de griffonner sur un livre. Sa compagne posa une main sur son épaule. Il leva les yeux vers nous et nous sourit. Il se leva d’un geste théâtral. Reposant la plume, il nous adressa à tous un large sourire. Sa voix humble bouscula le silence qui s’était installé. « Merci d’être venu mes amis, et bonjour à ceux que je n’ai pas eu l’occasion de croiser aujourd’hui. Je vous ai demandé de venir à cause de l’objet que vous avez trouvé. J’ai parcourut vos rapports Ophelia et Xerons, ils sont très détaillés… Cependant.. » Il se tut quelques secondes, et s’emparant de l’objet il annonça. « Cet objet refuse de ce confié à moi. Etrangement, il semble ne parler qu’à vous.» Il me désigna. « J’ai tenté toutes les méthodes que je connais, je n’ai pas pu le faire céder. C’est curieux, il semble en plus très âgé. Pouvez-vous me raconter une fois de plus ce que vous avez vu en le touchant ? Car bien que la description que m’a faite Ophelia soit très détaillée, je voudrais l’entendre de votre bouche. » Je lui contais alors ce que j’avais perçu avec le maximum de détails. « Etrange, dit-il, cette voix est étrange, jamais telle voix ne m’a parlé… Je voudrais tenter une expérience, tu peux reprendre l’objet en mains ? » J’eus peur, et je fis un pas en arrière, je n’étais pas habitué à la magie. Ce contact m’avait surpris sur le fait, mais j’y avais réfléchi et cela me paraissait anormal. Je le dit à Arteflor, je lui annonçais que je trouvais la magie anormale, que dans mon monde elle était loin d’être courante. Il me dit que je ne craignais rien, qu’il était là. Je sentais sur moi tous les regards. Je finis par accepter. Je m’avançais et je pris l’objet dans mes mains.